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LA DÉMARCHE SOPHROLOGIQUE

Voici une histoire qui illustre parfaitement la démarche sophrologique telle que nous l’enseignons à l'EFSM :

LE ROI, LE MAGE ET LES BONNES QUESTIONS

Il était une fois, dans un pays à la fois proche et lointain, un roi qui régnait sur un petit royaume. C’était un roi de fort bonne volonté et il avait à cœur que tous ses sujets fussent heureux.

Or, malgré ses efforts, ceux-ci n’étaient jamais entièrement satisfaits.

Un jour son grand chambellan lui dit :

« Sire, vous faites beaucoup pour vos sujets mais le plus grand de tous les biens est la sagesse. Pour être un bon roi, il vous faudrait la leur donner.

- Leur donner la sagesse ! , s’écria le roi en plein désarroi, mais même si j'étais sur de la posséder moi-même je ne saurais comment faire! »

- J’y ai réfléchi, Votre majesté. J’ai ouï-dire qu’à quelques lieues d’ici, vit un authentique mage qui sait enseigner la sagesse.

- C’est la meilleure idée que vous ayez eue depuis longtemps », lui rétorqua le roi, « Qu’on le fasse mander tantôt !

- Sire, ajouta alors le chambellan, il y a un petit inconvénient.

- Lequel ?

- Il demande dix mille écus d’or pour chaque intervention.

- Ah diable ! Et il faut beaucoup de ces interventions ?

- Il paraît que cela dépend du degré de flexibilité des personnes à qui il s’adresse, déclara le chambellan.

- "Mes sujets sont flexibles, qu’on aille quérir ce mage" répondit le roi.

Ce qui fut dit, fut fait, et, au jour dit, le mage se présenta devant le royaume tout entier réuni pour la circonstance sur le parvis du château. Il se fit payer d’avance et salua la foule. Tous attendaient un discours sur la vie et le meilleur emploi que l’on peut en faire avec sagesse. Il n’en fut rien. Après un moment de silence religieux, le mage demanda :

« Quelles sont vos questions ?

- Nous n’avons pas de questions, répondit le roi un peu gêné. Nous pensions… »

Le mage ne le laissa pas terminer sa phrase et déclara :

« Je ne parle pas à des personnes qui ne se posent pas de questions. »

Sur quoi il salua la foule d’un grand geste et s’en alla. Le roi était fort marri, mais il n’était homme à se décourager à la première déconvenue. Il fit venir une délégation des ses sujets qui dressèrent une longue liste de questions que l’on est en droit de se poser pour dix mille écus d’or. Le mage se présenta pour la seconde fois et, comme la première, il se fit régler d’avance. On lui remit solennellement la liste des questions, il les parcourut distraitement.

« Il y en a beaucoup trop, dit-il, ce ne peut être des questions essentielles. »

Et sur ces paroles, il se retira. Le souverain fit revenir une délégation et l’on palabra fort tard dans la nuit pour décider des questions qui pouvaient être tenues pour essentielles. L’épuisement aidant, l’on finit par se mettre d’accord et, pour la troisième fois, on envoya chercher le mage. Comme à l’accoutumée, il reprit les écus et salua la foule. Puis il regarda les questions avec satisfaction. Le roi exultait !

« Très bien dit le mage. Avez-vous commencé à répondre à ces questions ? »

Devant le silence consterné qui s’ensuivit, il ajouta d’un ton poli mais ferme :

« Je ne parle pas à des personnes qui ne prennent pas la peine de réfléchir par elles-mêmes aux questions qu’elles se posent. »

Et sur ce, il tourna les talons. Le roi commençait à désespérer. Cependant, il ne pouvait guère envisager de se dédire après un tel investissement. Il convoqua alors ses sujets au grand complet et, cette fois, on conféra jusqu'à l’aube une semaine entière pour donner des réponses à ces questions essentielles. Au bout de ce temps, le pays était en effervescence et il devint clair qu’il était impossible d’obtenir un accord, et encore moins de trouver des réponses définitives. Découragé mais têtu, le roi fit venir le mage une quatrième fois. Peut être la confession de leur incapacité allait-elle déclencher un miracle, peut-être allait-il enfin leur enseigner la sagesse ? Il se présenta donc à nouveau sur le parvis du château. Les choses se déroulèrent tout d’abord comme à l’accoutumée puis il écouta l’aveu d’impuissance des habitants à se mettre d’accord sur « les bonnes réponses ».

« Les questions essentielles ont des vertus magiques mais pas de réponses toutes faites, dit-il. Les réponses sont toujours provisoires, elles vivent et se transforment. Les questions, elles aussi, se modifient avec le temps. C’est la démarche que vous avez apprise qui est précieuse. Dorénavant, elle vous accompagnera. Ces questions et ces réponses sont les vôtres, elles vivront avec vous et vous montreront le chemin. »

Il tourna alors les talons et s’en alla, abandonnant derrière lui

le sac contenant les dix mille écus d’or.

Histoire extraite du livre : Choisir sa vie - 3e édition : Comment faire les bons choix avec la PNL. Par Josiane de Saint Paul.



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